Remus Lupin

C'est à Poudlard que Hermès et Eunomia se rencontrèrent. Ayant deux ans d'écart et n'étant pas dans la même maison, ça leur prit longtemps avant de faire connaissance. C'est dans le Poudlard express qu'ils se parlèrent la première fois, la mère de Remus à la recherche d'un banc où s'asseoir ne trouva de place que dans le compartiment que Hermès partageait avec un de ses cousins. Ce fut pour ainsi dire le coup de foudre mais ils leur fallut presque toute l'année scolaire avant de se rendre compte de la réciprocité de leurs sentiments.

Eunomia poursuivit ses études et trouva un emploi au ministère de la magie dans le service des détournements de l'artisanat moldu. Hermès quand à lui, n'ayant pas la langue dans sa poche, devint un présentateur radio assez connu dans le monde des sorciers. Ils se marièrent dans une église moldue pour que Eunomia puisse inviter toute sa famille moldue, Remus naîtra un an plus tard, un soir d'hiver particulièrement froid.

Il eu une enfance heureuse dans un foyer chaleureux, ses parents l'aimant plus que tout. Eunomia arrêta de travailler les premières années de la vie de Remus pour faire son éducation. Ils ne vivaient pas dans la richesse mais le monde des sorciers n'étant pas comme celui des moldus, les garderies n'existaient pas et l'enseignement primaire des enfants était donné par ses parents. Puis sa mère recommença à travailler à horaires réduits, les horaires de son mari lui permettant de s'occuper de Remus les jours où elle n'était pas là. Quelques fois le cousin d'Hermès venait garder le petit enfant. Celui-ci aimait beaucoup être gardé par Hector qui lui racontait toujours toutes les histoires qu'il inventait pour son travail. Travailler pour le comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus demandait beaucoup d'imagination et Hector en avait à revendre! C'était probablement de famille car Hermès n'en disposait pas de moins lorsqu'il critiquait la société à travers ses nombreuses satires.

C'est lors d'une de ses émissions de radio provocatrices que Hermès Lupin insulta quelques partisans de vous-savez-qui, allant même jusqu'à provoquer Fenrir Greyback. Le soir en rentrant il fut accueillit par Eunomia, scandalisée. Elle prit son mari à part, laissant Remus à ses activités dans la pièce à côté. «Nous ne sommes plus seuls Hermès, nous avons la sécurité de Remus entre nos mains! Tu sais que j'ai toujours adoré ton humour mais là, tu es allé trop loin. Imagine-toi qu'Il décide de s'en prendre à notre famille... À notre Remus...». Hermès la rassura, lui assurant que le mage noir avait sûrement mieux à faire que de s'occuper d'un humoriste de radio à l'humour douteux. «Lui peut-être, mais pas nécessairement eux. Il faut rester en retrait, ne pas se faire remarquer. Tu as toujours fait tout le contraire depuis qu'on se connaît» Elle soupira en se demandant à voix basse ce qui lui avait prit de faire sa vie avec un Gryffondor. Hermès lui répondit par un air de chien qu'on aurait obligé à passer la nuit dehors, sous la pluie. C'était le regard qui voulait dire qu'elle avait raison et qu'il reconnaissait avoir, encore une fois, réagit sans réfléchir. Elle lui répondit par un sourire triste et l'embrassa sur les lèvres. Dans un changement d'humeur dont elle seule avait le secret et, surtout, pour détendre l'atmosphère elle lança : «Allez! J'étais en train de préparer le souper avec Remus. Tu viens nous aider?». Eunomia détestait plus que tout voir les gens triste et, même si elle avait tendance à faire la morale assez facilement, elle finissait toujours par sourire et en venir à un autre sujet.

Ce fut quelques jours plus tard, peu avant les onze ans du garçon, que la tragédie se passa. C'était un soir de mars, Remus était tranquillement assis devant le foyer, plongé dans un livre de défense contre les forces du mal, trépignant d'impatience à l'idée de la rentrée scolaire dans près de six mois. Un craquement se fit entendre dans la nuit mais ni la mère ni le fils n'y firen vraiment attention. Eunomia ferma une fenêtre en réprimant un frisson et replaça son châle sur ses épaules avant de s'asseoir au chaud à côté de son fils. Elle regarda l'horloge du salon, l'aiguille d'Hermès pointait toujours sur "au travail". Remus tira sur le bras de sa mère : «Maman, ce sont bien des flammes dehors?» demanda-t-il, inquiet. La sorcière se leva d'un coup pour constater qu'il y avait bel et bien un arbre qui prenait en feu dehors. «Va dans ta chambre mon chéri! Et n'en sort pas!» lança-t-elle avant de s'engouffrer dans la nuit la baguette à la main, prête à éteindre ce feu mais se doutant tout de même qu'il y avait quelque chose d'anormal derrière tout ça. Elle ne vit pas que l'aiguille de son mari pointait sur "en déplacement" lorsqu'elle fut prise par surprise par un mangemort qui attendait juste derrière la porte. Il l'attira le plus loin possible de l'entrée à coup de divers sorts auxquels elle ripostait assez bien. C'est à ce moment qu'elle vit son acolyte dans toute sa monstruosité. Le clair de la pleine lune faisait briller dans les yeux de l'immonde loup-garou une haine indescriptible. Il s'élança dans la maison sans qu'elle ne put rien faire car, profitant de sa stupeur, le mangemort lui lança un crucio. Entendant les hurlements de sa mère, le petit Remus, plein de courage et d'amour pour sa mère sortit de sa chambre armé de quelques bombabouses, d'une ou deux babioles de chez Zonko qui pouvaient prendre par surprise un sorcier inattentif et d'une baguette dont il ne savait pas se servir. C'est un petit garçon tremblant dans les marches des escaliers reliant sa chambre au rez-de-chaussé sur lequel Greyback sauta. Remus laissa tomber tout son attirail. Quelques bombabouses roulèrent dans les marches et explosèrent en bas, répandant une odeur immonde dans le salon des Lupin. C'est à ce moment que Hermès arriva dans la pièce. Il tenta de contrer Greyback mais celui-ci s'en alla de la maison en quelques bons. Hermès aurait juré l'avoir entendu ricaner entre deux grognements bestiaux. La bête disparut dans les bois et le mangemort l'accompagnant transplana. Eunomia qui était, quelques secondes auparavant, en train de se battre contre le serviteur de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom entra en courant, affolée par les pleurs de son fils. Elle découvrit son mari en pleurs, le gamin dans les bras le visage en sang. Sans perdre une seconde ils transplanèrent à l'hôpital Sainte-Mangouste, mais le mal était fait, leur fils était un loup-garou.

Les deux sorciers remuèrent terre et mer pour trouver un remède au mal de leur fils. Certains que Poudlard ne l'accepterait plus parmi ses élèves, ils en avaient parlé à Remus qui restait, depuis, la plupart du temps confiné dans sa chambre, espérant se réveiller d'un mauvais rêve. Puis un matin, ils reçurent la visite la visite du directeur de Poudlard, Dumbledore, en personne. Il avait été tenu au courant de la situation et avait mit en place un système pour que Remus puisse suivre sa scolarité le plus normalement possible. Un passage secret passait du château de Poudlard à une vieille cabane dans Pré-au-lard. Une protection y serait mise en place et le garçon pourrait y passer ses pleines lunes. Les parents hésitèrent, leur enfant venait juste d'être mordu, il ne savait pas du tout se contrôler lors des pleines lunes. Mais Dumbledore les rassura : il savait ce qu'il faisait et ne se permettrait pas de mettre des gens en danger. Ils finirent par accepter et Remus retrouva l'ombre d'un sourire.