Le lendemain de la répartition.

Il avait mal dormi cette nuit. Entre l'excitement qu'il ne pouvait pas se retenir de sentir à commencer ses premiers cours à Poudlard et le manque de confort de la situation de dortoir en commun avec un cohabitant ronflant, rien d'étonnant à ce qu'il se soit lever à 5 heures.
Et c'est ainsi qu'à à peine 6 heures il se retrouva dans la bibliothèque pour attendre le petit déjeuner.

Il prit un exemplaire de L'Histoire de Poudlard et commença à le relire à une table. C'était une Édition Deluxe avec illustrations et passages retrouvés il y a quelques années et pas encore disponible en édition "pour les pauvres". Il l’empruntera officiellement quand la bibliothécaire aura finit de s'installer.

Bien que Remus ai été très fatigué après le banquet et que lui et ses camarades de dortoir aient discuté pendant des heures pour faire connaissance une fois la nuit tombée, Remus n'avait pas pu dormir très longtemps au matin. C'était la première fois qu'il dormait loin de chez lui depuis sa morsure et, en plus, il allait devoir vivre ses pleines lunes loin de chez lui et seul. Il s'était donc réveillé tôt au matin, en proie à un cauchemar particulièrement horrible où il attaquait ses compagnons de dortoir. Il avait été incapable de se rendormir après et s'était levé en silence.

Il avait toujours eu envie de visiter la bibliothèque de Poudlard alors il décida d'aller y passer quelques heures en attendant que le déjeuner soit servit. Il s'était renseigné la veille et on lui avait dit qu'elle se trouvait au quatrième étage. Après s'être rapidement habillé il y descendit et la trouva sans trop de difficulté au bout d'un couloir. Il entra dans l'immense pièce à la recherche de... à la recherche de quoi d'ailleurs? Il ne savait même pas quel livre prendre. Il parcourut quelques allées de livres, s'arrêtant de temps à autre pour en feuilleter un. Il avait deux livres traitant de divers enchantements dans les mains quand il voulut attraper un livre un peu trop haut pour lui. Il grimpa à moitié dans la bibliothèque et attrapa de justesse le livre mais il perdit l'équilibre et tomba sur les fesses dans un gros "BOUM" qui résonna dans la bibliothèque vide.

Le Gryffondor se releva un peu embarrassé en se frottant le postérieur. Il ramassa ses livres qui étaient tombés à côté de lui et chercha une table où s'installer. Il allait s'asseoir quand il vit plus loin une tête familière. Il reconnu Rogue, le garçon avec qui il avait fait le trajet jusqu'à Poudlard. Il se dirigea vers la table du Serpentard.

« Salut Rogue. Debout tôt aussi? »

C'était plus un constat qu'une bête question à laquelle il aurait bien sûr pu répondre lui-même. En fait il était curieux de savoir ce qui avait réveillé le garçon si tôt au matin. Ou bien peut-être était-il seulement un lève-tôt.

« Ça te dérange si je m'installe ici? »

Il entendit un grand bruit venant d'une des rangées qui n'était pas très éloignées de lui. Il se retint de soupirer, ça devait encore être un Poufsouffle ou Peeves. Il préférait encore Peeves.
Il releva la tête et vit arriver le garçon avec qui il a fait le voyage dans le Poudlard Express. Il avait été réparti à Griffondor la veille... Comme Lily... Il allait essayer de rester amical, si Lily était répartie dans cette maison, ça ne pouvait pas être que des ânes qui y étaient. Et puis c'était un lève tôt, c'était bon signe sur la qualité d'une personne ça.

"- Non, ça ne me dérange pas. installe toi."

Remus déposa donc ses livres sur la table et tira une chaise, en diagonale du Serpentard qui, si en temps normal ne parlait pas beaucoup, avait l'air encore moins bavard de si bonne heure. Se frottant le coccyx encore douloureux de sa chute, il prit place, saisissant le premier livre de la pile pour l'ouvrir à la table des matières. Le vieux bouquin devait ne pas avoir été ouvert depuis un moment car un nuage de poussière flotta dans l'air et fit éternuer le jeune lycan qui s'excusa à son camarade. Des pas se firent entendre, s'approchant de plus en plus. Il releva la tête quand ils s'arrêtèrent juste en face de lui. Une femme, que Remus ne pu s'empêcher de comparer à un vautour, se tenait debout devant lui, les mains sur les hanches.

« C'est vous qui avez fait tout ce raffut? »

« Oui... C'est à dire que... je suis tombé... » expliqua le Gryffondor, visiblement mal à l'aise.

« La bibliothèque est un lieu de calme et de tranquillité, lança-t-elle sèchement. Je vous prierais de faire plus attention que ça à l'avenir » Le regardant d'un air soupçonneux et ajouta : « Et j'espère pour vous que vous n'avez abîmé aucun livre. »

« Non, non. Bien sûr que non madame. »

Elle lui jeta un regard froid et s'éloigna de leur table. Remus se retint tant bien que mal de rire en la voyant examiner les rangées scrupuleusement pour constater que finalement... il n'y avait rien à constater. Elle s'éloigna hors du champs de vision du garçon.

« Quelle charmante première impression elle fait ! » murmura-t-il.

En équilibre instable sur l'échelle sur laquelle il était monté quelques instants auparavant, Erwan retenait son souffle pour ne pas se faire repérer. La bibliothécaire n'était qu'à quelques centimètres de lui et ne semblait pas être une gravure de gentillesse et de tolérance. Ça n'aurait pas été un problème si le jeune Poufsouffle ne s'apprêtait pas à signer son arrêt de mort. Suite à un mouvement involontaire, il avait défait l'équilibre, déjà instable à la base, des livres du dernier étage de la haute bibliothèque en voulant attraper un gros volume qui portait comme titre « Les 1001 inventions les plus farfelues des moldus ». Il avait cependant réussit à tout retenir de justesse par il ne savait quel miracle mais avait maintenant vraiment du mal à garder la position pour que tout ne tombe pas par terre. Le tout était de passer inaperçu jusqu'à ce que la femme s'en aille, ce qui n'était pas une mince affaire.

Heureusement pour lui, elle s'en alla vite après avoir réprimandé les personnes qui se trouvaient non loin de l'endroit où il risquait présentement sa vie. Ne tenant plus dans cette position très inconfortable, il n'attendit pas de ne plus entendre le son de ses pas dans l'allée pour se raccrocher fermement et de justesse à l'échelle pour s'empêcher de tomber. Le livre fermement serré dans ses bras, Erwan descendit l'échelle à toute vitesse, contourna la bibliothèque et s'assit rapidement sur la chaise à côté d'un garçon de Serpentard. Pour se donner un alibi en béton, il ouvrit son livre à une page au hasard et commença sa lecture, le menton dans la main, l'air intéressé mais avec de légères perles de sueur coulant encore sur ses tempes. C'est limite s'il ne sifflotait pas pour prouver son innocence. Tout aurait été parfait sans le bruit sourd de chute qu'avaient produit les gros volumes en tombant sur le sol.

Ce n'est qu'après quelques secondes seulement que la bibliothécaire rappliqua en courant d'une petite foulée rapide, encore plus courroucée qu'elle ne semblait l'être avant. Elle leur passa à côté en leur laçant un regard venimeux qui voulait dire clairement « Si vous avez quelque chose à voir avec ça, ça va aller mal ». Elle entreprit ensuite de ramasser les livres en maudissant un certain Peeves. Erwan était sauvé et il en soupira d'aise.

Prenant soin de voir si la vieille harpie ne pouvait pas l'entendre, il se pencha vers les deux jeunes garçons assis à ses côtés.

« Bonjour ! » chuchota-t-il avec une joie non dissimulée.

Il était soulagé de n'être pas le seul à être debout par une heure aussi matinale mais aussi d'avoir échappé de peu à la décapition. Son premier jour à Poudlard s'annonçait folklorique.

« Erwan McAllister, première année. » se présenta-t-il brièvement. « Je crois que je commence sur de mauvaises bases avec cette femme, elle ne va pas beaucoup m'aimer... » ajouta-t-il.

Il désigna d'un mouvement de tête la bibliothécaire qui passait à côté d'eux en leur lançant un regard assassin, une pile de livres dans les bras.

« Pas du tout... »

Rogue se retint de faire un sourire en coin, pendant que l'autre se justifiait.
La bibliothécaire ne semblait pas très commode. Il lui traversa l'esprit que c’était normal, vu qu'on ne trouvait pas de commode dans une bibliothèque. La partie de son esprit qui aimait les jeux de mots vaseux le désespéra encore plus.
Il la regarda s'en aller vérifier les rayons où Rémus était tombé avant d'entendre un autre bruit de chute.

Décidément cette école devait être peuplé de gens à deux pieds gauches et avec le sens de l'équilibre d'un cocker posé sur une balle.
Il sentit quelqu'un s’asseoir à coté de lui et le vit du coin de l'oeil ouvrir le livre à une page au hasard. Voila donc le mystérieux membre du peuple des cockers à quatre pattes gauches.
Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas savoir se tirer d'un mauvais pas, même si son jeu d'acteur laissait quelque peu à désirer.
Il releva la tête quand la femme repassa devant eux. Elle pensait lui faire peur avec ce regard plus ridicule que terrifiant, c'était risible.

Il était contrarié par l'arrivée des deux autres élèves, et de leur exploits qui avaient mit cette bibliothécaire en alerte. Son plan pour vérifier l'endroit où se trouvait la réserve, et donc les livres qui l’intéressaient, étaient parti à l'eau pour la journée. Voir la semaine. C'était bien contrariant. Mais peut-être que les deux cockers feraient une bêtise assez importante pour détourner la vieille pie quelques minutes...

Il se tourna vers le Pouffsoufle, car, oh fait surprenant, ce cocker à 4 pattes gauches était un Pouffsoufle, et l'écouta se présenter. C'est lorsque la bibliothécaire repassa devant eux qu'il chuchota à son tour :

"- Si tu ne faisais pas tomber les livres aussi..."

Remus fut tout d'abord surprit de voir le garçon de Poufsouffle prendre place à toute vitesse en face de lui avec un air faussement innocent. Il le détailla du regard mais le nouveau venu s'obstinait à garder le nez dans son livre sans lever la tête pour leur adresser la parole. Il n'était pas difficile de deviner qu'il venait de faire un sale coup ou une belle gaffe. Le lycan sursauta légèrement quand le bruit sourd de la chute des livres résonna quelques allées plus loin. Décidément c'était le jour des gaffes, et le Poufsouffle n'avait pas choisit son moment car la bibliothécaire était déjà assez énervée comme ça à cause de lui. Lorsque la bibliothécaire rappliqua, Remus replongea les yeux dans son livre, l'air de rien, masquant un sourire en posant sa joue contre sa main. Il n'avait certainement pas envie de se faire gronder encore une fois par la femme, encore moins pour quelque chose dont il n'était pas responsable et il ne voulait pas non plus attirer son attention vers leur table. Elle repartit en marmonnant quelque chose à propos de Peeves. Il se rappelait que son père avait déjà mentionné ce nom, si il se souvenait bien c'était un esprit frappeur particulièrement chaotique.

La femme partie, le Poufsouffle leur adressa la parole. Il lui répondit en chuchotant aussi, mieux valait ne pas se faire mettre dehors pour tapage dans la bibliothèque à leur premier jour scolaire.

« Bonjour. Remus Lupin, première année aussi. »

Rogue n'avait pas l'air d'excellente humeur. Il n'avait d'ailleurs même pas prit la peine de se présenter à McAllister. Trouvant cela très malpoli, Remus entrouvrit la bouche pour le faire à sa place mais se ravisa : il préférait ne pas offusquer le Serpentard en lui faisant remarquer son impolitesse et préféra ignorer l'incident. Il opta pour un petit sourire gêné à l'attention du Poufsouffle et continua :

« Ne t'inquiète pas, elle n'a l'air d'aimer personne cette vieille pie. Je viens de me casser la figure quelques minutes plus tôt, elle m'a fait toute une histoire concernant l'état de ses livres. Crois-moi que j'ai eu bien plus mal qu'eux. »

Il se frotta de nouveau le coccyx et grimaça légèrement à la douleur. Lui qui s'était fait une joie à l'idée de pouvoir passer des après-midi entier dans la bibliothèque de Poudlard descendit de son nuage; si c'était pour se faire surveiller par la femme avec des airs de vautours, il allait vite désenchanter.

Erwan entrouvrit la bouche et regarda le Serpentard avec un étonnement sincère peint sur le visage. Après deux ou trois clignements de paupières qui le firent brièvement ressembler à un carpe fraîchement pêchée, il referma ses lèvres, les pinça légèrement d'amertume et leva son index droit devant son nez. Il tapota ensuite son appendice nasale avec dans ses yeux un grain de malice et quelques éclairs de défi.

« Je n'ai pas fait tomber les livres, ce sont eux qui m'ont fait tomber. » tenta-t-il de faire passer comme excuse pour son boucan.

Après tout, ce n'était pas totalement faux. Il avait réellement risqué sa vie pour dénicher ce volume qu'il voulait tant. Était-ce sa faute si les elfes de maison qui rangeaient la bibliothèque avaient mal fait leur boulot en choisissant (exprès, il en était sûr), un équilibre plus qu'instable ? A moins que ce soit la bibliothécaire qui s'en était chargé, auquel cas, cela n'aurait pas étonné Erwan qu'elle l'ait fait volontairement juste pour avoir une bonne raison de crier sur des élèves un peu trop maladroit comme lui.

Il tiqua néanmoins sur la maison de l'élève. Erwan, qui s'était promis d'être le plus impartial possible au niveau des maisons - le fait qu'il n'ait fait de farces qu'à des élèves de la maison vert et argent dans le Poudlard Express était tout à fait fortuite, il le jurerait devant sa carte de Chocogrenouile préférée -, n'avait eu pour l'instant que de très mauvais échos sur la maison Serpentard. Les élèves, là-bas, lui semblaient trop sérieux pour vraiment s'en faire des amis. Xander, en tant que bon Gryffondor, l'avait souvent briefé sur la guerre des maisons mais Erwan n'avait jamais voulu prendre parti avant de voir ce qu'il en retournait de ses propres yeux. Malgré tout, il haussa intérieurement les épaules en se disant qu'il trouverait peut-être une jour l'élève qui ferait exception à la règle. Pour le moment, ce n'était pas fort engageant.

Il se tourna ensuite vers l'autre jeune garçon qui était attablé face à lui et vit, non sans une certaine satisfaction personnelle, qu'il souriait dans sa main pour ne pas se faire voir du maître des lieux. Lui, au moins, avait l'air plus apte à la plaisanterie, il l'aimait déjà bien. Erwan le détailla rapidement et remarqua qu'il était à Gryffondor, la même maison dans laquelle avait été envoyé les deux jeunes garçons qu'il avait rencontré la veille dans le Poudlard Express. Décidément, l'écossais regrattait presque de ne pas avoir été envoyé chez les rouge et or car les premières années avaient l'air extrêmement sympathiques. Mais pour rien au monde il n'aurait voulu rater la tête de Sebastien lorsqu'il était sortit du dortoir, tôt ce matin. La bouche grande ouverte, un léger filet de bave lui coulant sur le coin des lèvres, dans un position qui ressemblait vraiment à une étoile de mer échouée et la couette à moitié sur et sous lui, le spectacle valait le coup d'œil. Erwan avait eu du mal à se débarrasser de son fou rire et avait commencé la journée d'extrêmement bonne humeur.

Tandis que le jeune garçon se présentait, Erwan pu remarquer que ses traits étaient un peu tirés et qu'il semblait manquer de sommeil. Après tout, à une heure aussi matinale, lui aussi devait avoir d'énormes poches sous les yeux.

« Enchanté, enchanté ! » murmura Erwan en tendant brusquement sa main par dessus la table, comme il le faisait à chaque fois qu'il rencontrait quelqu'un.

Il ne savait d'ailleurs pas d'où lui venait cette habitude qu'il semblait avoir, selon lui, depuis toujours. Il trouvait ça tellement chouette de serrer la main des gens qu'à la moindre occasion, il n'hésitait pas. A la pensée de la préfère de Pouffsoufle qu'il avait rencontré la veille, apparemment, c'était typique de sa maison. Le petit bruit de froissement de page dû à son geste le ramena à la réalité.

« Je vois que nous sommes aussi maladroit l'un que l'autre, c'est presque rassurant. » dit Erwan avec un sourire sincère tout en ne pensant pas que cela pourrait démolir l'excuse qu'il avait donné au Serpentard quelques secondes plus tôt.

Puis il réalisa que dire à quelqu'un qu'il connaissait à peine qu'il était aussi maladroit que lui allait peut-être être mal vu. Il se justifia:

« Enfin, pas que tu aies l'air particulièrement... mais le fait que tu... et puis aussi que... enfin nous sommes dans la même situation... enfin, plus ou moins... peut-être plus moins que plus d'ailleurs mais... Ça va, tu n'as pas trop mal ? » se rattrapa Erwan, l'air soudainement intéressée par le coccyx de Remus.

[HJ: La slasheuse en moi me hurle de dire « l'air soudainement intéressé par les fesses de Remus ».]

Severus savait que son commentaire l'avait directement classés dans la catégorie des méchants.A vrai dire il s'en fichait. Ce poufsouffle n'était qu'au mieux un être simple et au pire n boulet même pas capable d'écraser une araignée si il roulait dessus. Remus cependant, il avait plus de remord à être méchant envers lui. Lily semblait bien s'entendre avec lui, et si Lily s'entendait bien avec lui c'est qu'il était un minimum intéressant.

Il se leva brusquement et alla reposer le livre qu'il avait prit. Il ne saurait pas comment aceder à la réserve aujourd'hui, tant pis. Il lui faudrait revenir plus tard. Ce n'était pas très gênant. De toute façon, même si il savait où elle se trouvait, il n'avait aucun plan pour y rentrer...

Il revint à la table après que les deux maladroits se soient entre présentés. Il avait ramener avec lui un livre sur les potions des première année. Un rapide coup d'oeil à ce qu'il allait avoir à refaire cette année lui ferait le plus grand bien.

"Je suis sûr que vos derrière respectifs n'ont aucun problème. En tout cas j'espère pour vous que Madame Pince ne pense pas le contraire. Je m’appelle Severus Rogue, d'ailleurs."

Il espéra que les deux autres comprènent le message caché dans sa phrase. Il n'avait pas envi d'être prit avec eux et risquer de perdre des points pour quelque chose qu'il n'y avait pas fait. Et puis si il pouvait au moins avoir un minimum de bonne relation avec eux, il pourrait toujours espérer que leur maladresse fasse diversion au bon moment un jour.

« Enchanté aussi! »

Remus serra la main que son camarade lui avait tendu, quelque peu surprit. Il n'avait jamais vu d'autres jeunes de son âge se saluer en se serrant la main ainsi. Puis le Poufsouffle lui fit une réflexion sur le fait qu'ils étaient tous les deux maladroits, ce que le loup-garou ne prit pas du tout de manière négative. Par contre McAllister avait l'air de penser qu'il aurait pu mal le prendre et essaya de se rattraper assez maladroitement.

« Enfin, pas que tu aies l'air particulièrement... mais le fait que tu... et puis aussi que... enfin nous sommes dans la même situation... enfin, plus ou moins... peut-être plus moins que plus d'ailleurs mais... Ça va, tu n'as pas trop mal ? »

« Un peu, mais ça passera » Et pour faire comprendre à son interlocuteur qu'il n'était pas du tout vexé de son commentaire il ajouta : « C'est vrai que je peux être assez maladroit aussi. »

Le Serpentard revint à la table à ce moment. Remus n'avait d'ailleurs pas remarqué qu'il s'était lever, décidément il était vraiment silencieux. Le Gryffondor fut soulager de voir qu'il s'était présenter : après tout McAllister ne lui avait rien fait, il n'y avait pas de quoi être si désagréable.

« Je suis sûr que vos derrière respectifs n'ont aucun problème. En tout cas j'espère pour vous que Madame Pince ne pense pas le contraire. Je m’appelle Severus Rogue, d'ailleurs. »

« Elle n'a pas l'air de trop les aimer à mon avis. »

Remus retourna à son livre posé devant lui et tournait les pages en lisant à moitié. C'était un livre recensant toutes sortes de potions plus ou moins connues. Il ne savait pas trop pourquoi il avait choisit ce livre là parmi tous les autres, les potions ce n'était pas particulièrement son dada ou du moins il ne pensait pas que ça le serait : après tout, il allait assister à son premier cours dans quelques heures. Il s'arrêta un moment. La potion de quoi? Il retourna sur la page précédente qu'il avait passé trop vite, il avait dû mal lire. Et bien non, contrairement à ce qu'il avait cru, il avait bien lu. Il étouffa un fou rire en mettant sa main devant sa bouche et leva les yeux vers ses camarades. Bien qu'il n'était pas sûr que Rogue trouve ça aussi drôle que lui, mais le Poufsouffle allait certainement trouver ça drôle.

« Vous ne devinerez jamais ce que j'ai trouvé comme potion.... »

En se retenant de rire, il fit une petite pause, pour faire durer le suspens et tourna le livre vers les deux garçons, de sorte qu'il puisse voir en même temps qu'il leur donnerait la réponse :

« La potion de la chansonnette qui reste! Je me demande franchement qui invente ces trucs.... »

[HJ: Argh, je me rends compte que j'ai inversé les deux dialogues, je devais parler à Remus en premier, scheisse xD Bon, on va dire que personne n'a rien vu... (Et merci à Google traduction pour le nom du sortilège 8D)]

Erwan resta figé sur place, la bouche légèrement entrouverte, le coude toujours sur la table, sa main supportant encore son menton malgré son étonnement de la taille d'un troll. Au moins, on pouvait dire que c'était direct ! Erwan s'était bien promis de ne pas avoir de préjugés vis-à-vis des Serpentard mais ce garçon ne l'aidait pas vraiment à se forger un avis positif. Bon, certes, il ne s'attendait pas à recevoir l'amitié d'un vert et argent dès le premier jour mais tout de même... quelle impolitesse ! Quel toupet ! Était-il vraiment tous comme ça ? Si c'était le cas, le jeune Poufsouffle se dit qu'ils devaient vraiment s'embêter dans leur salle commune. Rien que la veille, lui-même avait déjà failli décrocher les rideaux de son lit à baldaquin et s'était pris un fou rire d'une bonne vingtaine de minutes avec ses camarades de dortoir. Mais non ! Il devait positiver ! Il y aurait très certainement un Serpentard qui aurait le même humour que lui, c'était obligé !

Refermant la bouche car elle commençait à devenir sèche avec le temps, Erwan fixa le jeune vert et argent, toujours incrédule. Severus donc ?... Parfait, il allait s'en souvenait. Un nom si pron aux calembours ne pouvait s'oublier. Son étonnement un peu passé, il fronça les sourcils de réflexion et se remémora la scène. Son habituel comportement reprit le dessus.

« Mais... mais non ! Mon derrière va très bien ! Après tout, si je ne veux toujours monter sur un balais avec ma grâce habituelle, il ne faudrait pas que je l'abîme ! C'est un peu comme mon objet de travail ! »

Erwan se rendit compte qu'il parlait de ses fesses et se tut subitement, espérant que personne ne relève cette partie de la phrase. Ce n'était généralement pas un sujet qui venait dans de simples conversations, surtout la première fois que l'on rencontrait quelqu'un.
Le jeune Pouffsoufle fut donc ravi de voir Remus changer de sujet.

« Oh ne m'en parle pas, s'il y avait des ASPIC en maladresse, je crois que j'obtiendrai un Optimal sans aucun problème ! » avoua-t-il avec un peu de fierté.

Il marqua un temps de pause avant d'ajouter, plus pour lui-même que pour les autres:

« Mais je me demande bien ce qu'il y aurait comme épreuves à examen comme ça... Faire tomber le plus de vaisselle en un temps donné ? Traverser un enclot de scrouts à pétard et récolter le plus de brûlures ? Gnenfin bref ! » se ressaisit-il.

Il y eut ensuite un moment de silence. Erwan se dit que c'était mieux pour ne pas recevoir à nouveau une réflexion désagréable du Serpentard. Pas qu'il ne savait pas y répondre mais il n'aimait pas les gens froids et taciturnes, même lorsque ces personnes avaient les meilleures raisons du monde. Voyant le Gryffondor se replonger dans sa lecture, Erwan décida de faire de même. En ouvrant sa page au hasard, il était tombé sur le chapitre des jouets inanimés. Il se demandait bien ce que les enfants moldus pouvaient leur trouver, ils semblaient d'un ennui... Malgré l'affection qu'Erwan portait aux moldus, il devait avouer que certaines choses lui paraissaient complètement absurdes. C'est le rire dissimulé de Remus qui le sortit de ses pensées.

« Vous ne devinerez jamais ce que j'ai trouvé comme potion... La potion de la chansonnette qui reste ! Je me demande franchement qui invente ces trucs... »

A son tour, Erwan essaya de réprimer un fou rire mais n'y parvint pas tout à fait (il fallait dire qu'il avait un rire difficilement dissimulable). Il devait connaître à tout prix ce sortilège ! Surtout que, niveau chanson qui reste en tête, il était un champion toutes catégories. Délaissant son propre volume, il se pencha un peu pour lire celui que Remus avait tourné dans sa direction. Parcourant la page des yeux, Erwan ne vit aucun nom.

« Je ne sais pas, mais en tout cas ce type est un génie ! »

« Cantus Manet ». Ça n'avait pas l'air d'être de la tarte de lancer un tel sortilège mais Erwan se dit que ça serait un bon défi. L'envie de sortir sa baguette et de le lancer à la bibliothécaire le démangeait mais il savait que, s'il faisait ça, les ennuis lui tomberaient une nouvelle fois dessus.